Trois experts internationaux de la santé publique veulent déboulonner un mythe concernant la lutte contre l’obésité : l’activité physique n’est pas la clé du problème, selon eux.

Dans un éditorial publié dans le British Journal of Sports Medicine, ils affirment que les messages de santé publique devraient carrément mettre l’accent sur l’importance d’une alimentation saine.

Ils rappellent cependant que l’activité est un élément important pour diminuer les risques associés aux maladies cardiaques, le diabète et la démence. Toutefois, son impact sur l’obésité serait minime.

Le cardiologue Aseem Malhotra et ses collègues expliquent qu’il faut plutôt s’attaquer au sucre et aux glucides qui sont consommés en excès dans l’alimentation actuelle.

Ces experts jettent le blâme sur l’industrie alimentaire, qui véhicule abondamment la conviction que l’exercice contrecarrerait l’impact de la mauvaise alimentation.

Ainsi, selon ces médecins, cette industrie utilise des tactiques très similaires à celles des compagnies de tabac en associant boissons gazeuses, malbouffe et activité physique.

Ils affirment aussi qu’il est prouvé que jusqu’à 40 % des personnes dans une fourchette de poids considéré comme normal hébergeraient encore des anomalies métaboliques nocives généralement associées à l’obésité.

Ainsi, certains messages sont axés sur le maintien d’un poids santé grâce aux comptages des calories, alors que c’est la source des calories qui compte le plus. Une recherche a déjà montré que le diabète augmente 11 fois plus si vous consommez 150 calories de sucre, par rapport au même nombre de calories de graisse.

Les auteurs terminent leur éditorial en citant la Charge mondiale de morbidité mise au point par le journal The Lancet, qui montre que la mauvaise alimentation est plus liée à une mauvaise condition physique que la combinaison de l’activité physique, de l’alcool et du tabagisme.

De l’importance d’une vie équilibrée

Ce qui ne veut pas dire que nous devons diminuer l’importance de l’exercice, prévient le Pr Mark Baker, du National Institute of Health and Care Excellence.

Ce dernier recommande donc une diète équilibrée combinée à de l’activité physique régulière.

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L’obésité au pays. Population de 18 ans et plus. Source : Statistique Canada.

Source : ici.radio-canada.ca