Un nouveau déterminant de la réponse au stress vient d’être identifié chez la souris. Des chercheurs français ont découvert que l’altération d’une protéine appelée OCT2 augmente en effet une certaine réponse, rendant les rongeurs plus vulnérables à un stress répété.

Cette découverte renforce l’idée selon laquelle les interactions entre gènes et environnement participent à la susceptibilité individuelle au stress. « Un stress répété entraîne, chez certains individus seulement, un risque de dépression. Cette variabilité s’expliquerait entre autres par une différence dans l’activité du produit de certains gènes, en plus de l’exposition au stress. » — Sophie Gautron, Inserm

Les résultats de ces travaux menés chez la souris vont donc dans le sens d’une interaction gène-environnement pour expliquer la vulnérabilité au stress.

L’équipe française s’est intéressée à cette protéine, car de précédents travaux ont montré qu’elle était sensible à la corticostérone, l’hormone du stress. Pour en savoir plus, les auteurs ont aboli l’expression du gène OCT2 chez des rongeurs et les ont soumis à un stress répété. Ils ont alors constaté une plus grande sensibilité des animaux à ce stress, avec davantage de symptômes dépressifs comme une diminution des soins autonomes, des troubles de mémoire spatiale ou encore des problèmes d’interaction sociale. Ces souris présentaient en outre des niveaux plus élevés de corticostérone et l’altération d’au moins une voie de signalisation impliquée dans le stress.

Pour les auteurs, OCT2 est donc un déterminant génétique important dans la vulnérabilité au stress chez la souris. Et il pourrait bien en être de même chez l’homme. « Ces travaux suggèrent d’ores et déjà qu’une altération de l’activité de cette protéine pourrait perturber la réponse au stress et contribuer au risque associé de dépression. » — Sophie Gautron

Actuellement, certains médicaments utilisés dans la lutte contre le cancer ou le diabète bloquent ces transporteurs.

Les auteures de ces travaux publiés dans la revue Molecular Psychiatry espèrent développer des molécules ciblant ces transporteurs, capables de potentialiser l’effet des antidépresseurs.

Source : Radio-canada.ca